Noctu in Vinture monte
Heri mihi placuit pedibus ascendere Vintur montem ; sed id feci haud perinde atque Petrarchus poeta, qui, decimo tertio saeculo post Christum, per invias rupes septentrionalis lateris, post multos errores, ad culmen pervenit. Ego autem statui per bene apertas et cognitas vias meridionalis lateris montem ascendere ; praesertim noctu ascendere statui ut plena luna hujus noctis.fruerer . Difficillimum est e lecto surgere incipiente tertia vigilia, circum prima hora post meridiem ; sed qualis voluptas in silenti domo moveri et ad iter se parare! In vicis, nemo apparet, nullum autocinetum in viis. Candidam lunam adspicio quae, inter paucas albas nubes, orbem terrarum sicut medio die illuminat.
Ut primum ad itineris initium pervenio, vigilem canem excito qui latratibus omnem familiam certe expergefacit. Sub lunae radiis semitae lapides candido nitore micant et sub pede cum ferreo sonitu volvunt. Cavendum autem est ne pedem intorqueam, praecipue in arborum umbra. Mihi quoque in mentem occurrit lupos in hoc monte adesse ; scilicet certum habeo illas feras non solere validos viros aggredi, sed nescio num ipsae id sciant ! Quamobrem interdum respicio, si forte qua fera me sequitur. Alioquin portabilem radio-apparatum audio ne diversi sonitus e dumis orientes nimis me sollicitent.
In ramorum tenebris non animadverto rectum iter quod ad dextram flectebat et mihi est decurrendum longius iter quam providi. Paulum autem sollicitatus non video lunae lucem paulatim decrevisse. Quam subito adspicio et lunulam tantum discerno, reliquo lunae orbe rubra umbra condito. Repente memini : nuntiaverunt eventuram esse hac nocte lunae eclipsem ! Ecce ego invitus testis mirabilis naturalis rei quae non jam eveniet ante duo de viginti annos. Interea…. Sensim omnis orbis, ruber factus, terrae umbra operitur et « nox obruit ingenti caligine terras », ut Lucretius dixit. Mihi ergo necesse est electricâ lucernâ uti.
Ita cum vacillanti luce viam pergo. Frigidus ventus a culmine deflat. In nocturno silentio subitus sonitus aures meas excitat ; primum timeo ne sit luporum ululatus, sed deinde agnosco cervorum clacitatum qui autumno copulationis cupidine incensi clamant. Qui gravis grandisque clamor pilos horrificat pristinosque majorum nostrorum terrores memorat.
Lux paulatim redit cum ad ultimam ascensus partem perveniam. Ventus frigusque majus est et consilium capio in Peregrinorum ovili (« Jas des Pèlerins ») paululum quiescendi : id ovile refectum est ita ut viatores noctem degere possint. Post autem aliqua tempora iter rursus corripio in eam ultimam montis partem ubi solum sunt nudi lapides. Ad pedes omnis Vallis Clausae campus patet, vici et oppida luminum lacunis similia sunt. Ultimi gradus difficillimi sunt, vires prope mihi deficiunt : iter, sicut aeternitas, longum est, praesertim in extrema parte ! Tandem in culmen pervenio ubi suffugium quaero ut adversus frigus me defendam. In januae limen me recipio ; nonnulli calide vestiti – beati ! - ad culmen autocineto venerunt et sicut facio solem orientem exspectant. Ab oriente caelum paulum clarescit. Limbus nubium quae Luram montem (« montagne de Lure ») sternunt fit auratus, rubescit sicut fusum ferrum. Apparet solis nitor et cito astri orbis super montis jugum ascendit. Sol illuminat culmina montium, solae valles in umbra manent : novus dies est.
.Non moror in acriore frigore sed in semita jam clare conspicua descendere incipio. Alia via qua ascendi iter facere statuo, sub fagis praetereunti. Sed terra cooperta est foliis de arboribus lapsis, sub quibus lapides et sicci rami latent, quod gradus facit iniquos et etiam periculosos. Denique aequiorem viam peto et unam post horam ad itineris initium redeo.
Quid tandem dicam de hoc facto quod jam aliquotiens sum expertus ? Scilicet solis orientis spectaculum idem est quocumque in loco eveniat, sed conatus ad id adspiciendum omne pretium facit. Praeterea pedibus ambulatio veras mensuras spatio dat : mille passus autocinetum ducenti nihil sunt, sed pedibus necesse est per quartam horam ire antequam eos percurras. Praesertim nox in montibus ad naturae vires nos admovet et effecit ut hominis imbecillitatem intellegamus pristinique humani generis condicio nobis propior sit. Quibus de causis hoc experimentum semper mihi erit insigne et singulare.
La Montée du VENTOUX de NUIT
d'après le texte en latin de Pierre FALLERI
Hier, il m'a plu de faire la montée du VENTOUX, à pied ; mais j'ai fait cela différemment du poète PETRARQUE, qui au XIVème siècle après J.C., par les roches impraticables de la faceNord, après beaucoup d'erreurs, parvint au sommet. Cependant moi j'ai décidé de faire l'ascension par les voies bien ouvertes et connues de la face méridionale ; surtout j'ai décidé de monter de nuit pour bénéficier de la pleine lune de cette nuit . Il est difficile de sortir du lit à la troisième veille aux environs de la première heure après minuit ; mais quel délice de se déplacer dans une maison silencieuse et se préparer à partir ! Dans le village, personne n'apparaît, aucune voiture dans les rues. Je vois une lune blanche brillante, entre les petits nuages blancs,l'univers qu'elle illumine comme en plein jour.
Dès que je parviens au début du chemin, je dérange un chien de garde qui réveille sûrement toute la famille par ses aboiements. Sous les rayons de la lune les pierres brillent d'un éclat étincelant et sous mon pied roulent avec un bruit de fer. Cependant il faut faire attention à ne pas me tordre le pied surtout à l'ombre des arbres. Il m'est aussi venu à l'esprit que les loups sont présents dans cette montagne ; il va sans dire que j'ai certain que ces bêtes sauvages ne pas avoir coutume d'attaquer les hommes robustes, mais je ne sais pas si elles le savent ! C'est pourquoi de temps en temps je me retourne , si par hasard une bête sauvage m'a suivi. Par ailleurs j'écoute la radio portable pour que les bruits divers sortant des buissons ne m'inquiètent pas.
Dans les ténèbres des branches, je remarque que le chemin droit tournait à droite et en descente et à moi tant à cœur que le chemin est devant. Cependant un peu inquiet je ne vois plus la lumière de la lune qui diminue peu à peu. Lorsque subitement j'aperçois et discerne seulement une lunule en cercle restant de la lune couvert par une ombre rouge.
Soudain, je me suis souvenu : ils avaient annoncé l'avenir une éclipse de la lune être cette nuit ! Me voici témoin d'une chose merveilleuse de la nature qui ne se reproduira pas avant 18 ans. Dans l'intervalle … sensiblement tout le cercle, devenu rouge est recouvert par l'ombre de la terre et « la nuit recouvre la terre d'un immense voile sombre », comme a dit Lucretius. A moi donc il est nécessaire d'utiliser une lampe éléctrique.
Ainsi je continue le chemin avec une lumière vacillante. Un vent froid souffle du sommet. Dans le silence de la nuit soudain un son éveille mes oreilles ; tout d'abord je crains que ce ne soit le hurlement des loups, mais ensuite j'ai reconnu le brame des cerfs qui crient de désir d'une copulation ardente à l'automne. Laquelle clameur lourde et grandissante hérissait les poils et rappelait les terreurs d'autrefois de nos ancêtres.
Peu à peu la lumière revint alors que j'arrivais à la partie supérieure de l'ascension. Il y a un vent froid et fort et je décide de me reposer un peu au « Jas des Pèlerins » : cette auberge est réconfortante de la sorte que les voyageurs peuvent passer la nuit. Alors après quelque temps je me suis à nouveau emparé du chemin dans cette partie ultime de la montagne où il y a seulement des pierres nues. A mes pieds la plaine de tout le Vaucluse s'étend, les villages et les villes sont semblables à des trous de lumières.
Les derniers pas sont très difficiles, les forces me manquent : le chemin, comme l'éternité est long, surtout dans la dernière partie ! Enfin j'arrive au sommet où je cherche un refuge pour me protéger du froid. Je suis reçu à la porte d'entrée ; quelques uns vêtus chaudement -heureux !- ils sont arrivés au sommet en voiture et comme je fais ils attendent le soleil levant. A l'Est le ciel s'éclaircit peu à peu. La bordure des nuages qui recouvrent la montagne de Lure devient dorée, rougit comme du fer en fusion. L'éclat du soleil apparaît et vite le cercle de l'astre monte au-dessus de la crête de la montagne.
Le soleil illumine le sommet des montagnes , seules les vallées restent dans l'ombre : c'est un nouveau jour. Je ne m'attarde pas dans le froid perçant mais je commence à descendre le sentier déjà clairement visible. Par une autre voie que je suis monté , en passant sous les hêtres. Mais la terre est couverte par les feuilles glissantes venant des arbres, sous lesquelles se cachent les pierres et les branches sèches, ce qui rend les pas inégaux et aussi dangereux. Bref je cherche un chemin plus plat et après une heure je reviens au départ du chemin.
En fin de compte ??????????????????? j'ai fait mes preuves ? Il va de soi que le pectacle du lever du soleil est le même quel que soit l'endroit où il a lieu, mais l'effort pour le regarder fait tout le prix. En outre la marche à pied donne la vraie dimension de l'espace : mille pas ne sont rien en conduisant une voiture, mais à pied il est nécessaire d'aller par quart d'heure avant que tu les aies parcourus. Surtout que dans
les montagnes la nuit stimule nos forces vers la nature et fait que nous comprenons combien la faiblesse de l'homme et la condition de la race humaine d'autrefois nous est plus proche. Pour ces raisons cette expérience sera toujours pour moi remarquable et unique.