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De Felibus

 

Calentes amantes et severi docti

Amb(o) aeque diligunt, senior(e) aetate,

Robustos et dulces, plenos dignitate,

Feles qui petessunt ardorem quieti.

 

Amici doctrinae voluptatisqu(e) omnis,

Silentium petunt tenebrasqu(e) horrendas,

Pluto conjunxisset eos ad quadrigas,

Si se dignarentur viver(e) in vinculis.

 

Qualem gravitatem ostendunt in somno,

Similes leoni sedent(i) in deserto,

Et quasi dormitant ad somni(a) aeterna.

 

Genitales lumbi micant divinitus,

Et aureus pulvis, subtilis arena,

Oculis relucet plenis numinibus.

Les Chats

 

Les amoureux fervents et les savants austères

Aiment également dans leur mûre saison

Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,

Qui comme eux sont frileux et comme eux solitaires.

 

Amis de la science et de la volupté,

Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres.

L’Érèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres

S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

 

Ils prennent en songeant les nobles attitudes

Des grands sphinx accroupis au fond des solitudes

Et semblent s’endormir dans des rêves sans fin.

 

Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques ;

Et des parcelles d’or, comme du sable fin,

Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

Charles Baudelaire (1821 – 1867), Les Fleurs du mal (1857)

(Charles Baudelaire haberi potest conditor hodierni aspectus in res ; carminibus numerosis vel passis verbis, vel cogitationibus alte mutavit modum videndae humanae condicionis et modernae urbis ; nec timuit ne in obscurissimos humani animi locos mergeret ad poeticam pulchritudinem creandam.)

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