AURAE DEDICATA
Frons enascitur tremula. frons, ndis (f) : branches ; tremulus, a, um : tremblant
Aura, quae curris quo cupis, aura, ae : brise
Ad amicam vola, vola !
Affer susurrum nemoris. affero, fers, ferre : apporter ; susurrus, i : murmure ; nemus, oris (n.) : bois
Per herbas expergiscentes expergiscor, gisci : s’éveiller
Currit aqu(a) ut clarae vittae : vitta, ae : bandelette, ruban
Affer illi garritos dulces garritus, i : babil
Risusque fontis splendidae ! fons, fontis (f.) : fontaine, source
Prat(um) est par viridi mari ; pratum, i : pré ; par, paris : égal, semblable
Est in caelo nulla nubes. nubes, is (f.) : nuage
Cantitat passer ; amanti cantito, are : chanter sans cesse ; passer, eris : oiseau
Passer(um) affer cantiones. cantio, onis (f.) chanson
Macul(ae) aureae per umbram macula, ae : tache ; aureus, a, um : d’or, doré
Ludunt ut papiliones. papilio, onis (m.) : papillon
Affer illi tepid(am) animam tepidus, a, um : tiède
Umbrae cui miscentur luces. miscor, eri + datif : se mêler à
In semita modo sensi semita, ae : sentier ; modo : à l’instant
Pediculi son(um) amoenum, pediculus, i : petit pied ; amoenus, a, um : agréable
Dulces voces affer illi
Amantium mussantium. musso, are : murmurer, parler bas
Spargit ros veris aurorae spargo, ere : arroser ; ros, roris : rosée ; vernus, a, um :
Flores suave frementis. printanier ; fremo, ere : tembler
Affer ill(i) odorem rosae
Et geselmini candentis. geselminus, i : jasmin ; candens, ntis : d’un blanc brillant
Aperi, sis, subit(o) intra, aperio, ire : ouvrir ; sis : je t’en prie
I quiete, ne timeas. quiete : en paix
Comam tortam mulc(e) - est atra -, coma, ae torta : tresse, natte ; mulceo, ere : caresser
Et cervices basi(a) albas. cervices, um (f.) : cou ; basio, are : baiser
Théodore AUBANEL (1829 – 1886)
Avenionenses Virgines, 1885.
À L’AURO À LA BRISE
Lou fuiage nais e tremolo, Le feuillage naît et frémit ,
Auro, tu que vas ounte vos, Brise, qui t’en vas à ton gré,
Vers moun amigo volo, volo : Vole, vole vers mon amie,
Porto ié lou murmur di bos. Porte-lui la voix des forêts.
Dins lis erbo qu’escarrabiho, Parmi les herbes réveillées
La font cour en riban d’argènt : La source court en flots d’argent ;
Porto-ié la fresco babiho Porte-lui le babil léger
E lou rire di clar sourgènt. Et le rire du ru brillant.
Coume uno mar verdo es la prado, Comme une mer paraît le pré ;
I’a pas un nivo dins lou cèu ; Le ciel est sans aucun nuage.
L’auceloun canto ; à l’adourado L’oiseau chante : à mon adorée
Porto la cansoun dis aucèu. Des oiseaux porte le ramage.
De taco d’or dins l’oumbro fousco Des taches d’or dans les profondeurs
Jogon coume de parpaioun : Se jouent comme des papillons ;
Porto-ié l’alenado tousco Porte-lui cette tiédeur
Dis oumbrun mescla de raioun. Des ombres mêlées de rayons.
Sus li draiòu vene d’entèndre Sur le chemin je viens d’entendre
Un galant brut de pichot pas : Un charmant bruit de petits pas ;
Porto-ié lou paraulis tèndre Porte-lui les paroles tendres
Di parèu que se parlon bas. Des couples qui se parlent bas.
D’abriéu l’aubo suavo arroso La tendre aube d’avril arrose
Li flour preson d’un dous fremin ; Les fleurs prises d’un doux frisson ;
Porto-ié lou perfun di roso Porte-lui le parfum des roses
E l’amo de blanc jaussemin. Et les senteurs du jasmin blond.
Duerbe sa porto, intro tout-d’uno ; Ouvre sa porte, entre aussitôt,
Vai d’aise, que n’ague pas pòu ! Marche sans peur, sans te presser !
Caresso si trenello bruno Caresse ses cheveux si beaux
E fai un poutoun sus son còu ! Et sur son cou pose un baiser!
Théodore AUBANEL (1829 – 1886) Théodore AUBANEL (1829 – 1886)
Li Fiho d’Avignoun, 1885. Les Filles d’Avignon, 1885
(traduction personnelle).